Le Mid-Century Modern : l’éloge du less is more

Né aux États-Unis dans les années 1930 ou 1940, ce mouvement a apporté une modernité nouvelle à l’architecture et au design intérieur. Exit les décors chargés, place à l’épure, à l’élégance et au charme intemporel. Bienvenue aussi aux nouveaux matériaux !

Texte Cécile Olivéro

1933… ou un peu plus tard

Difficile, voire impossible, de situer très précisément la naissance du Mid-Century Modern (MCM). Certains évoquent ses débuts en 1933 et sa fin en 1965 quand d’autres tablent plutôt sur une courte période allant de 1947 à 1957. Une chose est sûre : le mouvement a connu son apogée après la Seconde Guerre mondiale. Et sa popularité ne se dément pas, aujourd’hui encore.

Iconique

© Vitra

Le « Lounge Chair » demandera à Charles et Ray Eames deux ans de travail. Avec ce fauteuil et son ottoman assorti, le couple phare du design américain voit ses recherches donner naissance à un objet devenu culte. Fabriqué en contreplaqué moulé et en cuir, il connaît le succès dès sa mise sur le marché, en 1956. Directement inspiré des fauteuils clubs anglais, le « Lounge Chair » est, depuis cette date, produit sans interruption.

Protagonistes

Ils sont six monstres sacrés dont la contribution au mouvement n’est plus à démontrer : l’architecte italien Gio Ponti, le tandem américain Charles et Ray Eames, l’architecte germano-américain Ludwig Mies van der Rohe, l’artiste italo-américain Harry Bertoia, le Danois Arne Jacobsen et l’architecte et designer finno-américain Eero Saarinen. Ce dernier avait imaginé sa série « Tulip » pour « éliminer le bordel de jambes et le monde laid, confus et chaotique sous les tables traditionnelles ».

Gio Ponti
Charles et Ray Eames © Vitra
Arne Jacobsen

Philosophie

Le Mid-Century est la suite quasi logique de mouvements modernistes antérieurs tels le Bauhaus et le style international. Il s’oppose fermement à l’Art déco, trop ostentatoire, et répond aux besoins de la société américaine post-Seconde Guerre mondiale. La praticité et l’optimisation des espaces domestiques, désormais de rigueur, entraînent à leur suite une redéfinition du mobilier.


Aujourd’hui comme en 1958, le fauteuil « Egg » de Jacobsen est réalisé à la main et nécessite 1 200 points de couture.

Article paru dans le numéro 168 de Résidences Décoration.

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