Difficile de dissocier le courant artistique De Stijl (ou néoplasticisme) de la revue éponyme, née à Leyde, aux Pays-Bas. L’austérité devient le maître-mot, d’abord dans l’univers pictural puis dans l’architecture. De Stijl jette les bases du modernisme.
Texte Cécile Olivéro
1917
Le numéro 1 de la revue De Stijl paraît en pleine Première Guerre mondiale. Elle offre alors des tribunes à des artistes souhaitant donner leur point de vue sur l’art moderne. Très vite, ces idées et ces valeurs vont se propager dans l’architecture, la décoration, le design de meuble, le graphisme, la mode…
Protagonistes
Theo Van Doesburg, artiste, architecte et théoricien, et le peintre Piet Mondrian créent une revue d’avant-garde qu’ils baptisent De Stijl (« Le Style ») et fondent un groupe du même nom avec les architectes Gerrit Rietveld (également ébéniste), Robert Van’t Hoff, Jan Wils et Jacobus Johannes Oud, ainsi que les peintres Bart Van der Leck, Georges Vantongerloo et Vilmos Huszar.
Iconiques
Côté peinture, incontestablement, Tableau I, réalisé en 1921 et signé Mondrian, une œuvre entièrement basée sur la ligne droite et les couleurs primaires, caractérisée par son abstraction radicale. Côté mobilier, la « Chaise rouge-bleu », de Gerrit Rietveld (éditée par Cassina), qui n’avait pas vocation, selon son concepteur, à être confortable, mais à être un manifeste esthétique. La maison Schröder, à Utrecht, symbole du néoplasticisme, imaginée aussi par Rietveld en 1924, et le café De Unie, à Rotterdam, que l’on doit à Jacobus Johannes Oud, sont représentatifs du pan architectural du mouvement.
Philosophie
De Stijl naît dans une Europe en guerre. Les fondateurs du mouvement prônent une architecture et un art débarrassés de tout ornement, qui vont à l’essentiel, privilégiant l’épure, l’abstraction géométrique, l’équilibre des formes et des volumes, le tout habillé de couleurs primaires.
Matériaux
Ils diffèrent en fonction des univers et de leurs acteurs. Pour sa « Chaise rouge-bleu », Rietveld a utilisé 13 lattes de hêtre assemblées par des chevilles en bois. Il a privilégié la brique, le béton (pour les fondations et les balcons), l’acier, le bois et le verre pour la maison Schröder.
Pour aller plus loin
- L’exposition « Mondrian, la quête de l’abstraction » permet de retracer, via une déambulation dans les jardins des Baux-de-Provence et ses 11 stations de panneaux grand format, le parcours du cofondateur du mouvement De Stijl.
- Jusque fin septembre, de 9 h à 19 h, château des Baux, 13520 Les Baux-de-Provence (château-baux-provence.com)
- Hors de nos frontières, à 15 minutes à vélo de la gare d’Utrecht, la maison Schröder, reconnue comme l’une des icônes de De Stijl, se visite. Il faut impérativement réserver son billet en amont : rietveldschroederhuis.nl
Article paru dans le numéro 171 de Résidences Décoration.