3 escales déco à Kyoto

L’ex-capitale et ville impériale métisse ancestrales bâtisses traditionnelles et constructions contemporaines au design audacieux dans ses quartiers historiques et ses parcs. La preuve par trois adresses ouvertes récemment, signées des plus grands architectes du moment.

Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû

01 – THE SHINMONZEN

Où ? Sur la rive droite de la Shirakawa, dans le quartier de Gion, là où les cinéastes aiment poser leur caméra, et les photographes braquer leur objectif, le cinq-étoiles de poche mire ses neuf suites dans les eaux vives de la rivière.

Le parti pris déco ? Comme à la Villa La Coste, sa sœur aînée, palace en Provence, l’art flirte ici avec l’artisanat japonais le plus raffiné. La lumière du jour, filtrée avec élégance par les cloisons en papier de riz, souligne le bois clair du mobilier et les sols en tatami, parés de tapis faits sur mesure. Au hasard des trois étages, on admire des œuvres de Louise Bourgeois, Damien Hirst ou Hiroshi Sugimoto, ainsi que d’artistes émergents repérés par le propriétaire, Paddy McKillen.

Le + ? Dans les salles de bains, une baignoire profonde en cyprès évoque les onsens, « spas » nippons.

© Stephane Aboudaram / Wearecontent(s)

Qui ? Tadao Ando, l’un des plus grands architectes au monde, pour qui le Shinmonzen représente « la fusion nuancée du passé, du présent et de l’avenir, et incarne l’essence de Kyoto tout en séduisant les sensibilités cosmopolites ».

02 – AMAN KYOTO

Où ? Au pied du mont Hidari Daimonji, près du temple d’or de Kinkaku-ji et de 16 autres sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, l’Aman s’étend au cœur d’une propriété vieille de 400 ans, âge dont témoignent les petits temples moussus des ancêtres, la haute futaie et les pavés taillés à la main des allées. 

Le parti pris déco ? Imaginé comme un ryokan contemporain, l’Aman respecte la beauté sereine et spirituelle des lieux, faisant la part belle au bois (cèdre, cyprès, frêne…) et à la pierre naturelle, en privilégiant les tons neutres. Ses 26 suites lambrissées de frêne japonais très clair dotées de baignoires en bois hinoki et son restaurant aux carreaux en raku et aux lanternes artisanales ancrent bien l’hôtel dans l’esthétique japonaise.

Le + ? Les pièces s’ouvrent en grand, magistralement, sur le parc de 32 hectares.

© Brett Boardman

Qui ? Kerry Hill, architecte australien, fondateur du cabinet Kerry Hill Architects basé à Singapour, dénicha lui-même le site en 1995 et le proposa au groupe hôtelier Aman. Il est décédé en 2018, avant l’inauguration de l’établissement, qui a donc été achevé par ses équipes.

03 – HOTEL THE MITSUI

Où ? Dans le quartier ouest de Kyoto, à deux minutes à pied du château de Nijo, ancienne résidence des shoguns, mais aussi de galeries d’art et d’ateliers d’artistes et d’artisans. 

Le parti pris déco ? Derrière le porche du XVIIe siècle restauré, ce cinq-étoiles encercle le jardin, évoquant tout en subtilité les mitsui, industriels fabricants de tissu de luxe pour kimono. Les œuvres d’art essaimées dans les parties communes et les chambres, le bois clair, le marbre et les étoffes personnalisent les espaces.  

Le + ? Nombre de détails esthétiques et pratiques à la fois, comme les commandes d’ascenseur basses et linéaires pour les personnes à mobilité réduite, humanisent les lieux.

Qui ? André Fu, le talentueux architecte d’intérieur hongkongais est sensible à la matière, à la terre cuite, à la porcelaine. « Pour moi, les meilleurs designs sont créés avec les outils les plus simples. Je projette mes intérieurs avec un crayon fusain sur mon carnet de croquis, trouvant l’esprit du dessin vivifiant et fructueux. »

Article paru dans le numéro 170 de Résidences Décoration.

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