Perché sur les hauteurs de Granville, dans la Manche, un lieu enchanteur attire les regards : une élégante maison rose, baignée par la lumière du littoral normand et surplombant la mer. Cette demeure, où Christian Dior a passé son enfance, a non seulement marqué son cœur, mais aussi façonné son univers.
Texte Anne-Louise Sevaux
La maison rose, perchée sur les hauteurs de Granville, dans la Manche, a d’abord bercé les jeunes années du petit Christian Dior, avant d’influencer le grand couturier qu’il est devenu. Elle incarne une enfance heureuse, rythmée par le parfum des fleurs et le murmure des vagues. Un souvenir dont il sera à jamais imprégné. Dans son autobiographie, Christian Dior et moi, il confie : « La maison de mon enfance… J’en garde le souvenir le plus tendre et le plus émerveillé. Que dis-je ? Ma vie, mon style, doivent presque tout à sa situation et à son architecture. »
Au-delà des murs de cette maison bourgeoise, c’est l’atmosphère de la demeure et de son jardin qui a durablement marqué le créateur. La mer, omniprésente dans cette charmante station balnéaire de Normandie, se dévoile depuis la villa dans un panorama exceptionnel. De ce promontoire, on admire l’horizon à perte de vue, un paysage sans cesse renouvelé par le rythme des marées et des saisons. Le soleil ou la pluie, tout est beau vu d’ici.


Il y a la mer donc, mais il y a surtout les fleurs dans le cœur de Christian Dior. Cet amour des fleurs, qu’il doit à sa mère, Madeleine, a joué un rôle fondamental dans sa vie et dans son œuvre. « Ayant hérité de ma mère la passion des fleurs, je me plaisais surtout dans la compagnie des plantes et des jardiniers. » Ces fleurs que l’on retrouvera dans nombre de ses créations, c’est d’abord ici, dans ce jardin granvillais, qu’il a appris à les connaître et à les aimer. Le climat très particulier qu’offre le littoral de la Manche permet de faire pousser de nombreuses espèces. Et parmi les trésors botaniques qui peuplent le jardin, un majestueux pin parasol semble plonger vers la mer.



En 1925, Christian Dior et sa mère imaginent ensemble l’aménagement du jardin et créent un bassin à poissons, encadré d’une pergola et de meubles d’extérieur. Un véritable salon, toujours présent aujourd’hui et qui n’a rien perdu de son charme et de son élégance.
Madeleine Dior fait également ajouter un jardin d’hiver à la villa, lui permettant de profiter des plantes même en plein cœur de l’hiver. Cet ajout audacieux transforme la façade de la maison, conférant une touche d’exotisme à cet écrin rose.
La roseraie, aménagée dans le fond du jardin, reflète l’amour indéfectible de la mère du couturier pour les roses, amour qu’elle transmettra à son fils. Protégée des vents salins et bénéficiant d’une exposition idéale, elle abrite aujourd’hui des dizaines de variétés. Mais ne cherchez pas ici la célèbre rose de Granville, conçue par la Maison Dior. Elle occupe désormais une place de choix, juste devant la villa. Parterre de roses sur maison rose…
Carnet pratique
Le jardin Christian Dior, situé au 1 rue d’Estouteville, à Granville (50 400), est accessible gratuitement tout au long de l’année. Les horaires d’ouverture varient selon les saisons et peuvent être consultés sur le site officiel : musee-dior-granville.com/fr/jardin. Pour profiter pleinement de ses floraisons et de ses parfums, la période idéale pour le visiter s’étend de mi-mai à mi-juin.
Le musée Christian Dior, situé dans la maison d’enfance du couturier, accueille les visiteurs d’avril à novembre.
Article paru dans le numéro 179 de Résidences Décoration.