House in the sky

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A projet exceptionnel, métamorphose d’exception. A New York, l’architecte David Hotson et le designer et architecte d’intérieur Ghislaine Viñas se sont connectés à une dimension fun et carrément surréaliste. Hotson en restructurant une coquille vide par des ponts de verre, Viñas en créant un univers onirique, ludique et haut en couleurs.
Par Catherine Peyre – Photos Eric Laignel

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Après ses zigzags à travers les quatre étages, l’incroyable toboggan atteint le living-room et en dévoile la blancheur pure, scandée par l’ours « Against the Tide », une sculpture en porcelaine indigo de Tim Berg & Rebekah Myers et la « Horse lamp » noire de Front Design pour Moooi.

Animal instincts dans le « living-room, le seul à profiter des quinze mètres de la hauteur totale du penthouse, soutenu par la colonne centrale ». David Hotson

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« Enter the void », c’est plus rapide pour descendre quatre étages, du couloir du grenier vitré au palier.
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Mia Soleil et Saskia Luna sont prêtes au départ.
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Une chambre d’amis a des airs de parc d’attraction poétique, traversé par le toboggan ondulant qui, tel un anaconda gentil, reflète l’effervescence des couleurs du mur, comme autant d’écailles oniriques. Ce papier mural numérique custom-made, « Ever Land» (DCF & David Franco) est inspiré par le ranch de Michael Jackson.

C’est une structure résidentielle idiosyncrasique : un château perché en haut d’un gratte-ciel », constate fièrement l’architecte de ce phénoménal Sky House Project. Le penthouse occupe les quatre derniers étages d’un gratte-ciel emblématique de Lower Manhattan, l’un des premiers construit en 1896 et l’un des plus hauts de l’époque avec ses vingt-et-un étages. Sous un toit pentu et une corniche de cuivre néo Renaissance, quatre cariatides tutélaires veillent au bien-être atypique d’un couple de quadras sympas qui ont con­servé leur âme d’enfant. Le building avait déjà été reconverti en appartements privés en 2002, mais restait à vendre l’imposante structure de ce manoir dans le ciel avec terrasse de 140 m2, enfilades de massives fenêtres voûtées et vues forcément époustouflantes à 360 degrés. Un sacré défi architectural qu’a hardiment relevé David Hotson en évidant et restructurant les 615 m2 en un labyrinthe ouvert de quatre étages reliés par la transparence d’un escalier, de ponts et de mezzanines en verre et par un toboggan surréaliste. « La complexité de l’enveloppe a créé des opportunités, des perspectives de richesse volumétrique et spatiale que nous voulions vraiment exploiter à fond. Notre challenge a été de définir très prudemment tous les éléments pour qu’ils s’assemblent en un mode tridimensionnel complexe ».

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Reliée au catwalk personnel des deux chats du couple, leur chambre s’habille d’un lustre en Murano signé Barovier & Toso, d’un papier mural argenté de Dan Funderburgh et d’une œuvre naïve de Robin White.
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Dans le coin breakfast en vert survitaminé, la table « Divis » est signée Mike & Maaike, les chaises Eero Saarinen pour Knoll et les vases Ghislaine Viñas.
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Balançoire sur-mesure, UM Project, dessin en intaille de Robert Rauschenberg.

C’est l’architecte d’intérieur Ghislaine Viñas (GVInteriors) qui a présenté Hotson aux propriétaires « tout simplement les gens les plus adorables du monde et pleins d’humour ». Pour cette première collaboration avec l’architecte, « l’un des défis majeurs fut de comprendre l’espace, dit-elle. Et même avec des maquettes en 3D, il restait, pour moi, difficile à cerner. Mais en avançant, les choses sont devenues plus évidentes. Un autre challenge concernait les différents niveaux depuis lesquels vous appréhendez les multiples espaces ; il fallait toujours se rappeler qu’ils devaient avoir leur propre identité, mais dans une globalité. » Et Hotson de préciser : « Nous avons créé des vides structurels et les avons gainés de matériaux finis en sorte que vous voyiez l’intersection de volumes vides. Puis nous les avons remplis de couleurs intenses. » Et c’est là qu’intervient Ghilaine Viñas, experte new-yorkaise des tons vitaminés qui claquent de toute leur gaieté sur des murs blancs crayeux.

Ici, l’architecture spectaculaire nécessitait d’y « injecter un peu d’humour », ce qu’elle a réussi avec des verts et oranges saturés soigneusement choisis et orchestrés pour attirer le regard du plus haut du penthouse. Comme la scénographie du nest, l’un des salons ouverts avec son chintz floral XXL « qui ressemble à un tissu de grand-mère sous stéroïdes ». Mais la pièce maîtresse qui force tous les superlatifs, c’est bien sûr ce toboggan insensé qui slalome depuis le grenier sur les quatre étages. « Fabriqué en Allemagne et assemblé sur place, il a cette relation très exacte avec ce qui allait venir ensuite. » Le long serpent de vingt-cinq mètres en Inox poli miroir ondule dans l’espace en s’aménageant des fenêtres en acrylique – pour l’aération et pour éviter la claustrophobie – en passant par des chambres, par la bibliothèque, pour atterrir en plein living-room, ce véritable « espace céleste » qui recèle, outre une collection d’art contemporain et une déco design choisie ou créée par Ghislaine, d’autres innovations délirantes. En témoigne cette colonne centrale qui vertèbre l’espace, réformée par Ghislaine Viñas et son équipe en poteau de varappe qui grimpe ses quinze mètres jusqu’au toit !

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La terrasse de 140 mètres carrés plein ciel, est organisée autour du mobilier signé Paola Lenti, et prolonge la cuisine au troisième étage.
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Dans le grenier mansardé, la colonne de varappe et son harnais. Sculpture artoy Jon-Paul Kaiser’s, coussins Jean-Paul Gaultier pour Roche Bobois.
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Lustre « What Watt ? » aux 1243 ampoules de Tim Fishlock et installation murale arty de Ghislaine Viñas. Page de gauche, la cuisine aux tabourets de Jonathan Nesci est surmontée d’une mezzanine vitrée (fauteuils en cuir orange, ABC Carpet & Home).
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Table François Chambard (UM Project), cochon doré de Harry Allen pour Areaware.
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Un lustre de Jason Rogenes sculpté dans le polystyrène éclaire une longue table sur-mesure laquée (UM Project) entourée de chaises d’Antonio Citterio pour B&B Italia… sous le regard de la sculpture noire grandeur nature « Horse Lamp » (Moooi). Sur la table, vases « Delft Blue » de Marcel Wanders pour Moooi. Au fond, sur un tapis Sacco Carpet, canapé « Chester Moon » capitonné de cuir blanc, de Paola Navone (Baxter).

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Echappement vertigineux de 15 mètres de géométrie cristalline et triangulaire depuis l’escalier en verre et en acier poli.

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