Les revêtements de mur et de sol participent largement à la réussite d’une rénovation. Peintures écorespectueuses, thermo-isolantes, parquet, carrelage, béton… l’offre est pléthorique. Voici quelques conseils pour faire une sélection avisée.
Texte Bénédicte Le Guérinel
Des peintures naturelles pour l’intérieur
En rénovation comme dans le neuf, les peintures naturelles et/ou écologiques sont une alternative vertueuse aux peintures classiques. Toute peinture contient des charges, des pigments, un solvant, des adjuvants et un liant (10 à 35 % du produit fini). Les acryliques contiennent systématiquement un liant issu de la pétrochimie, contrairement à celui, minéral (chaux, silicate, argile), présent dans les peintures naturelles. Ces dernières sont constituées au minimum à 95 % de composants naturels : poudre de marbre ou blanc de Meudon pour la charge ; eau, alcool, distillat d’écorces d’agrumes ou essence de térébenthine comme solvants naturels ; et huiles essentielles, sel de bore ou sel de zinc comme adjuvants.
Les peintures sont dites écologiques quand elles respectent l’environnement et contiennent très peu ou pas de résines ni solvants pétrochimiques. Les ingrédients sont pour la plupart renouvelables, biodégradables, inoffensifs pour l’homme, la faune et la flore. Leur fabrication doit aussi consommer peu d’énergie et ne pas produire de déchets polluants. Pendant et après son application, une peinture éco-logique ne doit émettre aucun composé organique volatil (COV) ou presque, et un bébé doit pouvoir dormir le soir même dans sa chambre fraîchement peinte.
Sur les pots sont indiqués la teneur en COV et le niveau d’émissions en polluants volatils. Plus le taux est proche de zéro, plus la peinture est écologique. Pour aider le consommateur à faire son choix, les peintures sont classées de A+ à C. Aujourd’hui, la plupart des peintures acryliques sont classées A+, car elles contiennent moins de 30 g de COV par litre, ce qui est pourtant beaucoup. Les peintures naturelles, elles, sont exemptes ou presque de COV.
Des peintures de façade techniques
Leur rôle est surtout esthétique, car elles permettent de changer totalement et facilement l’apparence extérieure d’une maison. Elles sont aussi intéressantes pour donner un coup de jeune à un crépi démodé. On les utilise généralement par-dessus un enduit (bien sec et bien posé). Pour être peinte, une façade doit être parfaitement propre, lisse et sans défaut, car la peinture laisse voir les irrégularités. Il existe aujourd’hui des peintures spéciales façades, dont l’utilité va au-delà de l’aspect esthétique. C’est le cas des peintures thermo-isolantes, dont la composition particulière (éléments de céramique et résine) leur confère des propriétés de réflexion des infrarouges, empêchant la chaleur d’entrer ou de sortir. Elles agissent sur la conductivité des matériaux et améliorent le pouvoir isolant du bâti, sans toutefois remplacer une vraie isolation. On trouve également des peintures anti-humidité, à appliquer en complément d’un traitement contre le problème identifié, ainsi que des peintures de façade « intelligentes », autonettoyantes ou drainantes, qui évacuent naturellement l’eau et les salissures.
Côté sols
Lorsqu’on rénove une maison, pour choisir son revêtement de sol intérieur, il convient de tenir compte de l’état du support et de l’environnement. On évite par exemple un revêtement trop fragile de type stratifié ou moquette lorsque les pièces de vie donnent directement sur le jardin. On privilégie plutôt le carrelage, la pierre naturelle ou un parquet contrecollé ou massif. Dans une vieille bâtisse, il est souvent nécessaire de procéder à un ragréage si le sol n’est pas parfaitement plan, ce qui peut aussi obliger à raboter ensuite les bas de portes, voire à remplacer entièrement les menuiseries.
Pour les sols extérieurs, il est conseillé de choisir un revêtement antidérapant, sans aspérités, résistant à l’eau et aux produits chimiques, facile d’entretien et, si possible, qui n’emmagasine pas la chaleur. Le grès cérame cumule tous ces avantages. De plus, il existe en une multitude de décors. Le béton aussi est idéal, mais sa mise en œuvre est délicate. Le bois est très chaleureux, mais demande davantage d’entretien que les autres revêtements. Le composite est facile à vivre, mais se dégrade dans le temps. La pierre est particulièrement durable, surtout quand elle est naturelle.
Article paru dans le supplément Résidences Rénovation du numéro 170 de Résidences Décoration.