Tristan Auer « J’éprouve des émotions sur chacun de mes projets »

Esthète affirmé, amoureux des belles choses et des belles matières, fan d’automobiles de collection – il a restauré avec passion la voiture de courtoisie de l’Hôtel de Crillon, une Citroën CX Prestige taupe –, Tristan Auer aime se définir comme l’ambassadeur d’un certain art de vivre à la française. Dernière réalisation : le Carlton Cannes.

Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû / Photo Amaury Laparra

Votre formation ? 
Architecte d’intérieur formé à Paris Penninghen et au London Royal College of Art. Diplômé en 1996, j’ai eu la chance d’intégrer les équipes de Christian Liaigre puis dePhilippe Starck avant de créer, en 2002, ma propre agence d’architecture intérieure. Je travaille désormais avec une quarantaine de collaborateurs répartis dans cinq agences dans le monde.

Votre signature archi ? 
Je ne m’approprie et ne revendique aucun style, aucune signature à proprement parler. Je n’ai rien à dire, à vendre de ce côté-là. Je m’intéresse avant tout à l’histoire, à la personnalité d’un lieu pour le révéler, le mettre en valeur, comme le fait un tailleur pour ses clients.

« Dans les bow-windows des chambres du Carlton Cannes, j’ai placé des love seat enveloppants pour regarder la mer. »

Vos projets en cours ? 
Actuellement, avec mes équipes, nous travaillons sur quatorze projets très différents : résidences privées, restaurants, meubles, objets et bien sûr automobiles. Je n’aime pas communiquer en amont sur ces réalisations en cours. Il peut arriver tant de choses.

Je n’ai pas l’habitude de classifier mes projets. J’éprouve des émotions sur chacun d’entre eux. Les plus réussis sont ceux qui satisfont mes meilleurs clients. J’avoue cependant un vrai coup de cœur pour la maison de Bryan Adams, l’auteur-compositeur canadien, sur l’île Moustique. J’aime y séjourner en sa compagnie car c’est un personnage remarquable.

Un projet un peu fou, dont vous rêvez ?
Fanatique de cinéma, j’aimerais beaucoup créer les décors d’un film de grand réalisateur. Un jour peut-être ! J’ai toujours été impressionné par ceux du cinéaste gallois Peter Greenaway, auteur, entre autres, de Meurtre dans un jardin anglais.

« Lors de la rénovation de l’Hôtel de Crillon, A Rosewood Hotel, à Paris, en 2017, j’ai notamment dessiné la brasserie devenue Nonos & Comestibles de Paul Pairet. »

La plus belle architecture au monde, selon vous ? 
Celle en phase avec le lieu, l’intention, le désir du client. Difficile de choisir car, heureusement, il y en a beaucoup.

Votre objet fétiche ?
Un porte-mine japonais avec une mine 2B de 1,2 mm que j’ai volé à Philippe Starck lorsque je travaillais avec lui.

Les repères de Tristan Auer

23 octobre 1970 : ma naissance à Longeville-lès-Metz.

1990 : l’année où j’ai intégré l’école Penninghen.

2002 : l’année de création de mon studio.

5 juillet 2017 : la réouverture de l’Hôtel de Crillon après une longue restauration
à laquelle j’ai collaboré.

13 mars 2023 : l’inauguration de l’hôtel Carlton, à Cannes, après 7 ans de travail acharné.

2024 : la création de deux nouvelles suites pour le Belmond Royal Scotsman.

Article paru dans le numéro 170 de Résidences Décoration.

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