Les souvenirs des dimanches midi, d’une maison parfumée au plat du jour et d’enfants qui courent autour des chaises de la salle à manger, la marmite sur le feu… L’entreprise Staub s’est invitée dans les cuisines françaises dans les années 1970 et n’en est jamais sortie !
Texte Aurélien Jeauneau
L’émail orange, d’abord, mais le couvercle plat, surtout, a permis le succès de cette cocotte : Francis Staub (1950-), son inventeur, a l’idée de réunir des informations précieuses sur l’outil idéal des cuisiniers. En 1974, son fait-tout est allongé, en fonte, et le couvercle s’aplatit, permettant la répartition homogène de la chaleur et sa condensation. Dans la ville de Turckheim en Alsace, une rue porte aujourd’hui le nom de son inventeur.
Qualité et modernité
La marmite a fêté l’année dernière son anniversaire. 50 ans ! Pur produit français, « la Staub » est aujourd’hui produite à Merville, dans le Nord (Hauts-de-France). Ce cuiseur se pare de nouvelles couleurs en fonction des modes mais n’en oublie pas moins le point essentiel qui fait sa renommée : sa qualité. La fonte, indispensable matériau qui fait les bras quand on la pose sur la plaque, permet de monter à 240 degrés en température (et résiste jusqu’à –20 degrés, pour information !). Hermétique, le couvercle arrose l’entièreté de la préparation, pour des aliments moelleux et tendres. Son concepteur, fin gourmet ?
Francis Staub ne se lance pas dans la cocotte par hasard : ce Colmarien entrepreneur est enfant d’industriels et de commerçants. À l’école qui ne lui plaît guère, il préfère l’univers d’innovations techniques dans lequel il baigne, à l’heure où le quotidien en cuisine est renversé par les robots ménagers. La marmite, élément indispensable des chefs et des cuisines familiales, manque de praticité. Son génie sera celui de la concertation : en répondant aux besoins qu’il aura patiemment consignés des professionnels et des cuisiniers du dimanche, il fera une marmite moins grande, plus pop, et plus autonome aussi. Le succès est immédiat.
En seconde main
Le débat fait rage concernant cet indispensable de la cuisine : doit-on acheter une cocotte Staub neuve ou l’acheter d’occasion ? Le plaisir de se rendre en boutique et projeter de grands dîners est une expérience en soi. On serait tentés néanmoins de comparer les tarifs, mais les cocottes Staub d’occasion sont proposées dans la même gamme de prix : 75 euros mais la cocotte est partie en 30 minutes sur le site Leboncoin, sinon aux alentours de 220 euros – et difficilement négociables ! D’une longévité à rebours de nos modes de consommation, on sera vigilants sur l’état général et les couvercles ébréchés, parce qu’au-delà de l’esthétique, la cocotte est un outil scientifique qui nécessite un matériel en bonne forme, au service des saveurs !
Article paru dans le numéro 180 de RD – Résidences Décoration.