Southern Ocean Lodge : luxe minimaliste

L’architecte designer Max Pritchard Gunner a retroussé ses manches pour redessiner sur Kangaroo Island, en Australie, l’île de son enfance, un hôtel détruit lors des grands incendies de 2020, qu’il avait lui-même imaginé. Avec pour seul horizon la houle de l’océan Austral.

Par Anne-Marie Cattelain-Le Dû

Max, fils de fermiers, élevé sur l’île Kangourou, la troisième plus grande île australienne, quatre fois la superficie de Hong-Kong, mais 4 000 habitants seulement, n’imaginait pas, en devenant architecte, qu’un jour on le solliciterait pour construire sur les falaises dominant la baie de Hanson, au bout du bout de l’île, dans le Sud-Ouest sauvage, un lodge cinq étoiles. À 100 kilomètres de la « ville » principale, Kingscote. Et pourtant, c’est ce que firent en 2006 Hayley et James Baillie, jeune couple tombé amoureux de ces côtes abruptes, fief des lions de mer, où la pluie et le vent complices sculptent les roches, enivrent les hommes, balaient les plages de sable, éliment les grandes prairies où les kangourous jouent littéralement à saute-mouton au-dessus des troupeaux d’ovins à la laine rude et grise. Seuls les caractères bien trempés, les marins, les romantiques, les artistes et les poètes apprécient ces ambiances et ces paysages tourmentés qui chavirent l’âme. Comme les Baillie qui, en 2002, parviennent à négocier 100 hectares de lande. Quatre ans de palabres, de démarches avant d’entamer la construction. Quatre ans aussi pour affiner leur projet qu’ils souhaitaient le plus écoresponsable possible pour ne pas impacter l’écosystème insulaire à l’équilibre fragile. Max Pritchard, qu’ils ont choisi pour les accompagner, adhère à leur vision et élabore, avec des experts, ses plans en ce sens, ancrant les bâtiments sur 1 % seulement de la surface acquise, les dessinant les plus plats possible, invisibles, sans prise au vent, en suivant l’inclinaison naturelle du terrain de calcaire blond et orientant les 25 suites vers l’océan. Ce qu’ignorait Max, malgré les milliers d’hectares de Kangaroo Island qu’il avait vu partir en fumée durant les étés de grande sécheresse de son adolescence, c’est qu’en février 2020, 12 ans après l’inauguration du Southern Ocean Lodge, les flammes excitées par des vents violents détruiraient en quelques heures son œuvre. Adieu les jolis murs aux pierres taillées à la main et aux courbes voluptueuses, adieu les suites au mobilier épuré et aux textiles rappelant les dessins aborigènes. C’était compter sans l’énergie des Baillie.

Des bâtiments conçus pour ne pas impacter l’environnement, se fondre dans les roches, ne pas se laisser deviner depuis l’océan. © DR
Des pierres locales taillées par des artisans sertissent la piscine à débordement surplombant la falaise et la mer. © DR

« On se demandait comment nous allions faire évoluer notre lodge après plus de dix ans de fonctionnement… Voilà la réponse. On va le reconstruire, sur les mêmes bases, selon les mêmes principes », explique le couple à Max Pritchard. Alors, Max a de nouveau arpenté le terrain, de nouveau formé des équipes, de nouveau dessiné son lodge. Il a, grâce aux évolutions techniques, mené plus loin sa réflexion et, pour que l’hôtel fonctionne en autosuffisance, a puisé dans le soleil l’énergie indispensable à son alimentation électrique, récoltant, traitant, recyclant les eaux de pluie, utilisant les derniers matériaux non polluants pour garantir l’isolation thermique et phonique.

Vue d’artiste de l’architecte de la partie hébergement, qui compte 25 suites ouvrant toutes sur le grand large (ci-dessous).  © DR
© DR

En décembre dernier, Max était là avec toute l’équipe du chantier, celle de l’hôtel et toute la famille Baillie pour accueillir les premiers clients. Avec deux symboles forts. Un rescapé, la sculpture en métal d’un kangourou géant, qui avait survécu à l’incendie, campée désormais dans le lobby où les hôtes se retrouvent. Et à l’entrée du spa où le bois domine, l’œuvre de Janine Mackintosh composée avec des débris de pierre, des éclats de verre, des cuillères fondues… qu’elle a récoltés sur les lieux après le désastre. Sublimer ses cendres pour mieux renaître…

Comme chez soi

© Khristopher Paulsen

La famille Baillie a choisi la formule all inclusive pour que ses clients se sentent vraiment « at home ». Outre la pension complète, les hôtes peuvent à tout moment se servir au bar une coupe de champagne, un verre de vin, se préparer, s’ils le souhaitent, un cocktail de leur choix ou demander au barman de le leur concocter. De même, les expéditions, les balades diurnes ou nocturnes, en compagnie de guides experts, pour découvrir les coins les plus remarquables de l’île, son histoire, sa flore, sa faune, sont comprises. 

southernoceanlodge.com.au

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