Reda Amalou « Trouver une ligne qui définisse l’objet, qui le rende unique »

Architecte, Reda Amalou a créé il y a 25 ans AW2, en s’associant avec Stéphanie Ledoux. L’agence compte aujourd’hui 50 collaborateurs et mène des projets en France et à l’étranger, notamment en Asie. En parallèle, ce créatif dans l’âme a lancé sa propre maison de design de mobilier et d’objets.

Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû

Son métier
Sous sa casquette de designer, Reda Amalou dessine mobilier, luminaires et accessoires pour des éditeurs ou des marques comme Veronese, Toulemonde Bochart, Roche Bobois ou Baccarat, mais aussi pour sa propre griffe, Reda Amalou Design, des pièces en série limitée, réalisées par des artisans d’art, numérotées et signées (Collection Galerie) ou encore de série. Il se définit généralement comme un « créateur d’expériences ».

Canapé « Amiya » tout en rondeurs, avec ou sans méridienne. Structure en velours, piètement en bois teinté, assise en velours ou autre tissu fourni par le client. © Mikael benard

Sa signature
Il n’aime pas trop l’expression « sa signature », car il privilégie l’idée à l’idéologie. Pour lui, un projet doit pouvoir exister sans cette notion. Cependant, face au monde du design actuel, où chacun revendique une filiation, il dit assumer une forme de modernisme XXe siècle. Il essaie, pour chaque projet, de trouver une ligne ou un trait qui définisse l’objet, très simplement mais en le rendant néanmoins unique. Ses créations sont nourries par ses voyages et ses souvenirs.

Banc, table et tabouret : les 3 pièces de la collection « Link » existent en laque rouge, laque blanche, noyer américain, chêne naturel ou teinté noir. 3 tailles. © Mikael benard

Ses outils
Le Rotring et le calque. Reda Amalou dessine ses plans et tous ses croquis à la main, et non à l’ordinateur. Il prépare tous ses projets ainsi, à l’ancienne, comme il l’a appris à ses débuts. Il a l’impression, en travaillant de cette façon-là, de penser plus directement.

Ci-dessus, table « Ooma ». Le plateau très fin en marbre de Carrare, le détail de la tranche et le piétement courbe
en noyer signent un meuble léger. 3 tailles.

Ses matériaux
Il plébiscite les matériaux qui possèdent une vraie texture, avec des reflets qui suscitent de l’émotion. Ainsi, il a une prédilection pour le noyer, qu’il a toujours utilisé. Pour Collection Galerie, il privilégie les bois précieux, le galuchat et la coquille d’œuf. Enfin, la laque est la matière phare de la collection Reda Amalou Design, car il travaille beaucoup en Asie.

Lutrin « Walter ». Œuvre d’art rare, décorative, en noyer américain et bronze pour intérieur contemporain.
Ou non !

Sa plus belle rencontre
La découverte des projets et réalisations de Geoffrey Bawa au Sri Lanka, un des grands maîtres du XXe siècle, décédé il y a 20 ans. Pour Reda Amalou, la qualité de ses dessins et leur conception, en symbiose avec les lieux et les paysages, invitent à une réflexion sur l’espace architectural, sur la façon dont il dialogue avec l’environnement, l’écologie, la bioclimatique. Un architecte visionnaire ! 

FV Hospital à Hô Chi Minh-Ville, premier hôpital du Vietnam aux normes internationales et premier projet d’envergure pour AW2 à l’étranger. © Aaron Joel Santos fo Noi

Les repères de Reda Amalou

Années 1980 : études à l’University of East London avec Elia Zenghelis, son maître,
et Eleni Gigantes.

1990 : collaboration avec l’architecte Gérard Thurnauer.

1997 : création de son agence d’architecture, AW2. « 25 ans déjà, et je me pose continuellement la question de l’avenir », confie-t-il.

2000 : réalisation du FV Hospital à Hô Chi Minh-Ville.

2013 : lancement de Reda Amalou Design.

2023 : « Ziggy », premier canapé modulaire signé Reda Amalou Design.

Article paru dans le numéro 170 de Résidences Décoration.

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