Isoler les murs, les combles ou les planchers, choisir les bons matériaux, adapter les techniques à la configuration du bâti : en rénovation, chaque choix en matière d’isolation influe directement sur la performance énergétique du logement, son confort thermique et sa valorisation à long terme.
Texte Bénédicte Le Guérinel
Rénover commence par choisir la bonne méthode d’isolation. L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) consiste à envelopper le bâtiment d’un manteau isolant, avant de le recouvrir d’un enduit ou d’un bardage. Très efficace sur le plan thermique, elle élimine les ponts thermiques et préserve l’inertie des murs. On privilégie cette solution lors d’un ravalement ou si l’on veut optimiser les performances sans rogner sur la surface habitable. Moins coûteuse et plus rapide à mettre en œuvre, l’isolation par l’intérieur (ITI) consiste à poser l’isolant sur les parois intérieures de la maison. Elle convient bien aux rénovations partielles et permet d’intervenir pièce par pièce. Son principal inconvénient reste la perte de surface et la persistance possible de ponts thermiques.
Quelles surfaces isoler ?
Les combles perdus ou aménagés restent les zones les plus stratégiques à traiter. En effet, selon l’Ademe (Agence de la transition écologique), jusqu’à 30 % des déperditions thermiques passent par la toiture. Viennent ensuite les murs (20 à 25 %), les planchers bas (7 à 10 %) et les menuiseries anciennes, notamment en simple vitrage ou dotées de châssis peu performants, qui peuvent représenter 10 à 15 % des pertes. Chaque poste nécessite une approche adaptée, en fonction de la configuration du bâti, de son exposition et d’éventuelles contraintes patrimoniales ou esthétiques.
Les grandes familles d’isolants
L’offre s’articule autour de trois grandes familles. Les isolants minéraux, comme la laine de verre ou la laine de roche, sont les plus courants. Bon rapport qualité-prix, bonne résistance au feu, performances éprouvées… Ils sont toutefois parfois critiqués pour leur bilan environnemental. Les isolants synthétiques, à base de polystyrène ou de polyuréthane, affichent une excellente conductivité thermique et conviennent bien à l’isolation des sols ou des murs par l’extérieur. Leurs principaux défauts : une faible résistance à la chaleur et une faible perméabilité à la vapeur d’eau, sans parler de leur écobilan à la fabrication.
En parallèle, les isolants biosourcés, tels que le chanvre, la ouate de cellulose, le lin ou la fibre de bois, gagnent du terrain. Leurs atouts : un faible impact carbone, une bonne capacité à réguler l’humidité et un excellent confort d’été.
Des obligations juridiques
La rénovation énergétique des maisons individuelles est encadrée par plusieurs règles. Lors de travaux importants sur l’enveloppe du bâti, comme un ravalement de façade, une réfection de toiture ou l’aménagement de combles, la réglementation impose, dans certains cas, de réaliser également des travaux d’isolation thermique. Ces obligations, définies par le décret de 2017, s’appliquent lorsque les travaux atteignent un certain seuil de surface ou de coût. Par ailleurs, le diagnostic de performance énergétique (DPE), désormais juridiquement opposable, engage la responsabilité du vendeur ou du bailleur en cas d’erreur. Une mauvaise note peut donc peser sur la valeur du bien ou en limiter la mise en location.
Innovations techniques et technologiques
En matière d’isolation, des solutions techniques de plus en plus sophistiquées arrivent sur le marché. Les isolants sous vide, dont les performances thermiques sont parmi les meilleures du marché à épaisseur équivalente, trouvent leur place dans des zones où chaque centimètre compte : encadrements de fenêtres, planchers bas ou murs intérieurs. Leur coût élevé et leur fragilité limitent toutefois leur usage à des applications ciblées. D’autres matériaux innovants gagnent du terrain, comme les aérogels de silice, plébiscités dans les rénovations patrimoniales pour leur finesse, leur légèreté et leur efficacité thermique, ou encore les isolants issus du recyclage textile ou à base de miscanthus, une plante à faible impact environnemental. Parallèlement, les systèmes préfabriqués combinant isolant et parement se développent pour l’isolation par l’extérieur, réduisant les temps de chantier et garantissant une pose homogène. Ces avancées s’accompagnent d’outils de simulation thermique 3D qui permettent de mieux anticiper les déperditions, d’optimiser les performances globales et de guider les choix techniques selon les contraintes spécifiques de chaque projet.
Les aides financières
Les travaux d’isolation bénéficient de plusieurs aides financières destinées à en réduire le coût. Parmi elles, MaPrimeRénov’, versée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), dépend du niveau de ressources du foyer et du gain énergétique apporté par les travaux. S’y ajoutent les certificats d’économies d’énergie (CEE), proposés par les fournisseurs d’énergie, ainsi que des aides locales ou régionales, qui varient selon les territoires. Les travaux peuvent aussi bénéficier d’une TVA réduite à 5,5 % et d’un éco-prêt à taux zéro, sous conditions. Attention, pour être éligible à ces dispositifs, il est impératif de confier les travaux à des professionnels certifiés RGE (« Reconnu garant de l’environnement »).
Maison bien isolée = maison mieux chauffée
Une fois l’isolation optimisée, plusieurs systèmes de chauffage peuvent être envisagés, selon le type de rénovation et les besoins du logement. Les chaudières à condensation, par exemple, récupèrent la chaleur des gaz de combustion, ce qui augmente leur rendement et réduit la consommation d’énergie. Compatibles avec des radiateurs à eau, elles conviennent parfaitement aux maisons rénovées et aux systèmes de chauffage central existants ou récemment installés.
Les pompes à chaleur air/eau sont également une option idéale pour la rénovation. Elles extraient la chaleur de l’air extérieur pour chauffer l’intérieur via un circuit de chauffage à eau, tout en produisant de l’eau chaude sanitaire. Ce système est d’autant plus efficace lorsqu’il est associé à des radiateurs basse température ou des planchers chauffants. Respectueuses de l’environnement, les pompes à chaleur utilisent une énergie renouvelable (l’air) et réduisent ainsi les émissions de CO2.
Les radiateurs électriques à inertie, eux, sont réputés pour leur confort thermique. Composés de matériaux réfractaires comme la fonte, la céramique ou la pierre, ils stockent et restituent la chaleur de manière homogène et durable. Idéals pour les maisons rénovées, ces radiateurs apportent une chaleur stable, tout en optimisant les installations électriques modernisées.
En complément, la domotique peut apporter des solutions intelligentes pour gérer la consommation énergétique de manière optimale. Grâce à des systèmes de thermostats connectés et de gestion à distance, il est possible de piloter la température pièce par pièce, optimiser l’usage du chauffage et ainsi réaliser des économies d’énergie tout en garantissant un confort sur mesure.




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Article paru dans le supplément Rénovation de RD – Résidences Décoration 182.



