Les grands magasins se déshabillent au Musée des arts décoratifs

Apparus au XIXe siècle, ils ont bouleversé notre façon de consommer. Jusqu’au 13 octobre prochain, le Musée des arts décoratifs, à Paris, présente l’exposition « La naissance des grands magasins ».

Texte Bulle Garenne

Le Bon Marché, Les Grands Magasins du Louvre, le Printemps, les Galeries Lafayette et la Samaritaine : ils sont cinq à se révéler grâce à l’œil d’Amélie Gastaut, commissaire générale et conservatrice en chef de l’exposition « La naissance des grands magasins ». Au total, près de 700 œuvres jamais dévoilées sont rassemblées, des pièces d’art décoratif aux affiches, jouets et vêtements, de 1850 à 1925. Si certaines proviennent des fonds patrimoniaux des magasins eux-mêmes et de collections privées, la majorité est issue des collections du Musée des arts décoratifs. « Notre volonté n’était pas de raconter l’histoire des grands magasins, mais d’explorer leur avènement dans un contexte favorable, la période du Second Empire, rythmée d’évolutions urbaines, économiques et sociales. Ils créent une nouvelle façon de consommer, démocratisent la mode et développent l’art de l’étalage dans un seul but : que l’acte d’achat ne soit plus une nécessité, mais un désir. Pour cela, les soldes et la vente par correspondance feront leur apparition quand l’enfant deviendra un outil de marketing », confie Amélie Gastaut. L’exposition dévoile aussi l’art de la mise en scène dont font preuve ces adresses mythiques : une façade haussmannienne pensée pour attirer les visiteurs et une théâtralisation intérieure, avec une rotonde surmontée d’une coupole, une scène centrale, des escaliers à double révolution menant à des coursives et des balcons avec vue sur le spectacle. Les ateliers d’art des grands magasins parisiens sont également mis à l’honneur : ils permettaient de mettre à disposition de la classe aisée un mobilier renouvelant la place des arts décoratifs. Incontournable, l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925 est évoquée, symbolisant l’apogée de ces ateliers d’art. Chacun y dévoilera ses plus belles créations (mobilier, céramique, verre, textile…) dans un pavillon dédié. Un second volet sera présenté du 16 octobre eu 16 mars 2025 à la Cité de l’architecture et du patrimoine : il retracera l’évolution des grands magasins européens et de leur aménagement, pensé pour proposer une expérience divertissante et sensorielle qui traverse sereinement le temps.


Sac à main en taffetas de soie façonné, imprimé sur chaîne, métal doré et satin de soie (1910-1919).
Robe « Aux Trois Quartiers » en linon (1908-1910).
Lithographies « Emprunt national » (Jean-Gabriel Domergue, 1920).
Lithographies « Aux Buttes Chaumont » (Jules Chéret, 1888).

107 rue de Rivoli, 75001 Paris.

Article paru dans le numéro 175 de Résidences Décoration.

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