« J’aime sublimer des déchets inattendus comme le tartrate des cuves de champagne » William Amor

Hypersensible, l’artiste est fasciné par la beauté du vivant. Dans les années 2000, l’impact de l’humain sur ce dernier le contraint à réfléchir sur la notion de déchet, qui n’existe pas dans la nature, où tout est ressource. Pour valoriser ces rebuts, notamment en plastique, il décide de les traiter comme des diamants bruts, les métamorphosant en fleurs.

Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû

Son métier
« Artiste plasticien, plus exactement ennoblisseur de matières délaissées. Je travaille uniquement sur commande pour des entreprises et maisons de luxe, des galeries d’art, des institutions et des fondations, des entités qui ont des valeurs communes. Je suis leur interprète pour transmettre leurs messages, raconter une histoire poétique à travers une œuvre née de la métamorphose de déchets ou matériaux négligés. »

Sa signature
« Une fantastique parabole. Ma signature s’est focalisée sur les matériaux responsables de la pollution plastique dans l’optique de changer le regard que l’on porte sur les choses, sur les autres et sur le vivant. Je me lance des défis pour transformer un mégot de cigarette en mimosa ou en marqueterie, pour émouvoir, surprendre par la magie d’une vision singulière. »

Ses outils
« Pour l’idée, ma sensibilité. Pour l’exécution, mes mains sont les instruments majeurs, assistés par des outils détournés des métiers d’art : fers, pinces de parurier, instruments de précision de joailliers. La liste est longue et se renouvelle constamment. »

Ses matériaux
« Tous matériaux ou produits considérés comme un déchet ! Sans restriction. J’aime les challenges. J’intègre à mon process les plastiques abandonnés, sacs, emballages, bouteilles, filets de pêche, mégots, polystyrène, mousse… mais aussi de l’aluminium, des éléments organiques. Une mine, hélas, inépuisable. »

William Amor joue les alchimistes transformant le plastique en œuvre d’art pour des maisons de luxe, ici Guerlain. © Say Who/Jean Picon

Sa plus belle rencontre professionnelle
« En 2018, celle avec mon agent, Valérie Henry, et ma première assistante, Marion Lebellec. Elles m’ont insufflé l’énergie nécessaire pour y croire et, année après année, ont dopé ma poésie. Merci la vie, merci à elles ! »

Ses réalisations, les projets qui lui tiennent à cœur
« J’aime sublimer des déchets inattendus comme le tartrate des cuves de champagne transformé en “pierre précieuse” pour la maison Rare Champagne. J’ai aimé également imaginer, pendant la dernière Paris Design Week, une installation onirique, Symbiose, illustrant les engagements environne­mentaux de la maison Balsan, spécialiste en moquettes personnalisées. Et présenter à Shanghai pour Lancôme et l’Agence Somexing, Théâtre de la Métamorphose, une œuvre artistique immersive porteuse de sens et de message. »

Le projet Symbiose, pour illustrer l’engagement environnemental de la maison Balsan, spécialiste des moquettes haut de gamme. © Tanguy de Montesson
Imagination, précision, concentration… dans le secret de son atelier parisien, tout est question de geste.   © Marc Antoine/ Fondation Rémy Cointreau
Une des dernières créations de l’artiste, Rose Piaget, d’une exquise délicatesse. Il ne lui manque que le parfum. 
© Julie Limont/Caractères
William Amor puise dans la panoplie de nombreux artisans ses outils, comme ceux-ci « empruntés » aux paruriers floraux. © Julie Limont/Caractères

Les 4 dates marquantes de William Amor

2014 : Décide de vivre de son art et de sa sensibilité et commence l’aventure entrepreneuriale.

2017 : Intègre la résidence des Ateliers de Paris.

2019 : Remporte le grand prix de la création de la Ville de Paris et est lauréat de la fondation Banque Populaire.

2019 : Ouvre son atelier, dans le 10e arrondissement, entouré de son « équipe fantastique, pour réaliser des merveilles »

Article paru dans le numéro 176 de Résidences Décoration.

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