Le 20 juin, pour la première fois de son histoire, le « Venice Simplon-Orient-Express » reliera Paris à Portofino, flirtant avec la côte ligure. Ambiance Années folles pour échappée voluptueuse.
Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû
Depuis 1980, le « Venice Simplon-Orient-Express, A Belmond Train », ou VSOE, initiales mythiques d’un train qui l’est tout autant, roule sous les couleurs du groupe Belmond, qui lui a redonné son faste Art déco, avec le souci rare de l’exactitude historique des années 1920. Marqueterie remarquable, tapisserie aux multiples détails, étoffes précieuses dont des panneaux de soie brodée, miroirs, appliques et luminaires Lalique… invitent à remonter le temps, à revenir exactement cent ans en arrière. Mais, autre époque autres mœurs, les voyageurs d’aujourd’hui aspirent à davantage d’espace et de confort que les « aventuriers » fortunés du XXe siècle, qui se contentaient d’une cabine exiguë et d’une toilette de chat dans une salle de bains étroite, sans douche. C’est pourquoi Belmond a mandaté le studio Wimberly Interiors London pour concevoir et aménager, en collaboration avec les meilleurs designers, artisans d’art et artistes, français en majorité, ses nouveaux espaces privés. Désormais, dans les voitures d’origine restaurées, le chef de train, en uniforme aux couleurs de la Compagnie, guide les hôtes vers les cabines doubles traditionnelles, les seize suites ou – summum du luxe – vers une des six grandes suites, dignes de celles des plus beaux palaces, baptisées du nom des capitales européennes que dessert le VSOE. Salon, salle de bains en marbre, chambre au confort XXL… un cadre somptueux qui mènera les voyageurs à partir du 20 juin de Paris à Portofino, mythique village de pêcheurs de la côte ligure, plongeant dans la Méditerranée, bordé de maisons aux façades peintes de couleurs vives, et considéré comme l’un des plus beaux ports de plaisance du monde, qui attire depuis de nombreuses décennies des voyageurs de tous les continents. Un parcours exclusif serpentant à travers la campagne française, passant à Dijon, Lyon, Avignon avant de longer la Côte d’Azur de Cannes à Nice puis Monte-Carlo pour franchir la frontière italienne direction Santa Margherita Ligure, son terminus. Un train qui flâne, ralentissant à hauteur de Vintimille, Savone, Gênes afin que les passagers puissent prendre quelques photos de ces villes et villages depuis le bar, le restaurant ou leur chambre. Croisière ferroviaire raffinée, épicurienne avec, prolongeant cette escapade, un long week-end soit au Splendido, où l’incontournable chef Jean Imbert, qui signe les cartes du Venice Simplon-Orient-Express, déclinera un menu dégustation arrosé de grands crus… italiens ; soit, à quelques pas, au Splendido Mare, A Belmond Hotel, une ancienne maison de pêcheurs. Restauré par les Festen, couple d’architectes français très en vue, ce dernier surplombe le port en vis-à-vis des jardins suspendus de la forteresse Brown. Deux jours de farniente entre la piscine magnifiée l’année dernière par Marco Bay, le plus célèbre paysagiste italien, le Jardin des rêves, espace Spa beauté Dior, et la plage privée de Bagni Fiore.
Suite Baronessa by Martin Brudnizki
Le Splendido Mare aime chaque année surprendre ses hôtes par quelques nouveautés signées de designers internationaux. C’est ainsi que l’architecte d’intérieur Martin Brudnizki, du studio londonien du même nom, a eu carte blanche pour concevoir une suite hommage à la région. Brudnizki a donc glané matériaux et pièces d’artisanat locaux, telles les céramiques des créateurs d’Albissola, des textiles très colorés, mais aussi des pierres noires et blanches de Carrare et de Lavagna, posées sur le sol.
Article paru dans le numéro 175 de Résidences Décoration.