D’actualité… Face au palais des Papes et aux Alpilles, à Villeneuve-lès-Avignon, l’ermitage du vie siècle devenu abbaye royale marie, en ses jardins remarquables, arts et ateliers verts. Promenade pour toutes et tous.
Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû
Un lieu étonnant perché sur le mont Andaon, empreint d’une joyeuse spiritualité dans l’enceinte du fort Saint-André. Un lieu où les visiteurs en cheminant d’oliveraies en pinèdes centenaires, de massifs de fleurs méditerranéennes à une pergola ruisselante de roses anciennes parfumées et de glycines, de sculptures en bassins, de cyprès en parterres toscans, découvrent, avant de visiter l’élégant palais abbatial, des ruines d’églises romanes, des vestiges de tombeaux datant du vie siècle. L’histoire religieuse mouvementée de cette campagne du Gard, adoucie par un paysage rocailleux en pentes et courbes douces et des jardins labellisés remarquables depuis onze ans, se conte pas à pas.


Le modeste ermitage de Sainte-Casarie, devient monastère bénédictin au ixe siècle, puis abbaye royale au xiiie siècle, ayant sous tutelle plus de 200 prieurés alentour. D’où le faste du palais abbatial que Pierre Mignard architecte de Louis XVI restaura à la fin du xviie siècle, dessinant son escalier spectaculaire et son portail, rénovant ses salles voûtées. Un palais inscrit dans la visite des jardins pour mieux s’imprégner de l’atmosphère de l’ensemble, se réjouir de ses collections dont les peintures murales d’Émile Bernard, ami de Van Gogh et de Paul Gauguin.


La Révolution ayant chassé les Bénédictins, la congrégation des sœurs Victimes du Sacré-Cœur de Jésus s’y installa en 1868. Au début du xxe siècle lorsqu’elle quitta les lieux, l’ensemble fut vendu à des particuliers. Propriété depuis de la famille du peintre Gustave Fayet, ses descendants Gustave et Marie Viennet, ont pris les rênes de l’abbaye Saint-André. Pour l’entretenir, ils lancent régulièrement des campagnes de mécénat et, grâce à son bâti admirable et ses espaces verts, organisent, pendant la saison estivale, des visites guidées ou non, des concerts de grande qualité en pleine nature, des ateliers de jardinage, mais aussi des séances de yoga et de méditation, fidélisant de plus en plus de visiteurs, heureux d’y passer, en famille, quelques heures. Avec, la possibilité avant ou après la visite de s’attabler en terrasse, sous les voûtes du jardin, à L’Hortus Café de la cheffe Alexia Buonvino, profitant de la vue panoramique, de la carte à base de produits frais, locaux, carte récompensée de trois radis par le We’re Smart Green Guide, bible des adeptes de la cuisine végétale.
Expo : Gustave Fayet
Jusqu’au 31 octobre, à l’occasion du centenaire de Gustave Fayet, l’abbaye expose une série de ses toiles réalisées en Provence. Ce peintre, céramiste, fortuné, qui en 1916 achète l’abbaye Saint-André pour y héberger gracieusement son amie la poétesse Elsa Koeberlé, était avant tout l’un des plus grands collectionneurs du xxe siècle. À l’occasion de ses 100 ans, nombre de conservateurs et de commissaires découvrent ses créations personnelles restées confidentielles. L’exposition de l’abbaye Saint-André regroupe, pour la première fois, l’ensemble de ses œuvres provençales, dessins, aquarelles, peintures, livres. Une belle excuse pour visiter ou revisiter les lieux.
Du 1er mars au 1er novembre, tous les jours sauf le lundi. abbayesaintandre.fr
Article paru dans le numéro 182 de RD – Résidences Décoration.




