Texte Bénédicte Le Guérinel
Combles : bien les isoler
Des combles bien isolés sont essentiels pour avoir chaud l’hiver et rester au frais l’été, tout en réalisant des économies de chauffage et de climatisation. Le point sur ce qu’il faut savoir.
COMBLES PERDUS
Lorsque les combles sont vraiment trop bas ou d’une surface trop réduite, on parle de combles perdus. Il faut tout de même les isoler pour améliorer les performances thermiques globales de la maison. Plutôt que les rampants (l’intérieur de la toiture), il est plus facile d’isoler le plancher. Pour cela, il existe deux solutions. Soit on déroule de la laine minérale (de verre ou de roche) sur le sol, soit on souffle de l’isolant en vrac à l’aide d’un appareil approprié. L’isolant pénètre dans le moindre interstice, supprimant tout pont thermique. On pulvérise ensuite une résine pour figer les flocons et éviter qu’ils ne bougent sous l’effet des courants d’air, à moins que l’isolant n’intègre déjà de la résine. Cette seconde technique nécessite l’intervention d’un professionnel.
ISOLATION PAR L’EXTÉRIEUR
Si l’isolation des combles fait partie d’un projet d’aménagement pour créer un espace de vie supplémentaire dans la maison, il convient alors d’isoler la toiture. L’isolation par l’extérieur est beaucoup plus coûteuse que par l’intérieur car elle requiert de déposer les tuiles. Mais elle présente de nombreux avantages : elle constitue une excellente protection contre les variations climatiques, elle isole en continu (pas de ponts thermiques laissant entrer le froid ou la chaleur, selon les saisons), elle garde intact tout le volume intérieur des combles (un atout précieux quand ils ne sont pas très hauts) et permet de conserver la charpente apparente. De plus, comme les travaux ont lieu à l’extérieur, la vie à l’intérieur de la maison n’est pas perturbée.
ISOLATION PAR L’INTÉRIEUR
L’isolation par l’intérieur est la façon la plus simple et la plus économique d’isoler des combles aménageables. Cette méthode est de surcroît très efficace. L’isolation est alors composée de plusieurs éléments : l’isolant lui-même (laine minérale, animale ou végétale), un écran pare-vapeur côté combles (pour assurer l’étanchéité à l’air) et un parement décoratif (plaque de plâtre ou lambris) fixé sur une ossature métallique. La pose classique consiste à placer une ou deux couches croisées d’isolants, l’une entre les chevrons, l’autre perpendiculairement à ceux-ci.
ISOLATION DU MUR PIGNON
Cette paroi verticale peut être traitée de deux façons selon sa nature. Si la maçonnerie est irrégulière, on installe une ossature sur rail métallique qui permettra à la fois de recevoir l’isolant et de monter le parement en plaque de plâtre. Si la maçonnerie est bien régulière (parpaings ou briques, par exemple), on peut coller directement dessus des panneaux composites constitués d’une couche d’isolant (laine minérale ou mousse) et d’une plaque de plâtre.
DES MATÉRIAUX ISOLANTS CLASSIQUES…
Choisir le meilleur isolant pour les combles dépend de vos besoins, que l’on évalue selon quatre critères principaux : conductivité thermique (pouvoir isolant du matériau), résistance thermique R (qui dépend de l’épaisseur de l’isolant), tenue à l’humidité et coût. La laine minérale est le produit le plus courant, et qui offre le meilleur rapport efficacité-prix. Il est important de la choisir de forte densité (TH32 ou TH40) pour bénéficier d’un bon pouvoir isolant en été comme en hiver. La laine de verre est un peu plus chère que la laine de roche mais elle est plus performante et moins nocive pour le poseur, et l’on gagne facilement 5 cm d’épaisseur. Il existe aussi des panneaux en polystyrène, d’une bonne performance thermique mais avec une mauvaise empreinte carbone. Le polyuréthane (PUR) est un isolant synthétique aux très bonnes capacités d’isolation thermique, qui résiste bien à l’humidité et ne se tasse pas. Cependant, sa fabrication n’est pas du tout écologique.
… ET DES ISOLANTS NATURELS
Le liège expansé est imputrescible, incombustible, étanche et 100 % naturel. La pure laine vierge de mouton est idéale contre le froid et l’humidité. La laine de coton en panneaux est le meilleur isolant phonique, elle convient particulièrement pour les cloisons intermédiaires et les faux plafonds. La laine de coton recyclée en vrac est légère et très facile à épandre dans les combles. Le chanvre en rouleaux est le plus connu des éco-matériaux. On l’utilise dans les combles perdus et en rampants de toitures. La laine de bois est très polyvalente et offre un meilleur déphasage que le chanvre. La fibre de bois convient à l’isolation de toitures par l’extérieur. Elle peut être enduite directement. La ouate de cellulose en vrac est économique et performante. Le feutre est un excellent isolant phonique contre les bruits de chocs, parfois en complément de la ouate ou du liège. La fibre de carton s’utilise par soufflage dans les combles et dans les parois entre structures : murs à ossature bois,toiture, caissons de plancher.
Combles : comment choisir les fenêtres ?
Il existe différents types d’ouvertures possibles dans les combles, chacune offrant avantages et inconvénients. Panorama des solutions présentes sur le marché.
DES LUCARNES POUR LE CHARME
Les lucarnes, ou chien assis, requièrent une pente de toit de 30 degrés minimum et nécessitent des travaux importants car on touche à la fois à la charpente et à la toiture. Le chantier est aussi plus long, et la facture quatre à cinq fois plus lourde que pour une fenêtre de toit. Mais une lucarne apporte un indéniable cachet à une vieille demeure, surtout si le toit est très pentu. De plus, elle augmente la surface de la pièce. Il en existe plusieurs types : à croupe dite « capucine », à demi-croupe dite « normande », à deux pans dite « jacobine », à guitare, à joues galbées, rampante dite « gerbière » ou « meunière », rampante « à chien couché », en trapèze, ou rampante « à joues biaisées, » à pignon, rentrante, retroussée ou demoiselle. Un bon choix esthétique peut faire toute la différence. Un œil-de-bœuf peut aussi être du plus bel effet.
FENÊTRES DE TOIT POUR LA LUMIÈRE
Les fenêtres de toit, adaptées à une pente de toit d’au moins 15 degrés, sont moins onéreuses que les lucarnes et beaucoup plus simples à installer. Elles laissent aussi entrer beaucoup plus de lumière. Ainsi, en hiver, les apports solaires plus importants permettent de limiter les besoins en chauffage. En été, en revanche, il convient de maîtriser les rayons du soleil grâce à des protections extérieures ; un bon volet roulant arrête jusqu’à 90 % de la chaleur. On choisit entre fenêtre à projection (qui n’encombre pas l’espace et permet de jouir de la vue) ou par rotation. Les fenêtres de toit avec télécommande sont très pratiques lorsqu’elles sont placées haut. Il existe aujourd’hui des fenêtres de toit avec capteurs de pluie et de vent (elles se referment automatiquement quand il pleut, par exemple), et même des fenêtres connectées, programmables et pilotables à distance.
FENÊTRE EN PIGNON, VERRIÈRE, CONDUIT DE LUMIÈRE
Créer une ouverture en pignon présente l’avantage de ne pas toucher à la toiture et de permettre certaines audaces architecturales. Sa mise en œuvre est l’affaire de maçons professionnels en raison de contraintes de répartition de charges. Attention, toutefois, à considérer les servitudes de vue éventuelles entre deux terrains. Pour bénéficier d’une belle lumière zénithale, on peut aussi envisager la pose d’une verrière, mais en respectant des exigences drastiques de portée et d’étanchéité, et en installant impérativement des stores afin de se protéger de la chaleur en été. Enfin, l’aménagement des combles est une bonne occasion d’installer un conduit de lumière naturelle pour éclairer une pièce sombre ou aveugle au niveau inférieur.
Article paru dans le supplément Rénovation de Résidences Décoration 176.