Alexandre Lafourcade : « Je me définis comme un expert en restauration de maisons anciennes, amoureux des demeures de caractère »

Spécialiste des rénovations des plus belles bâtisses dans le sud
de la France, Alexandre Lafourcade s’inscrit dans les pas de son père, Bruno. Une histoire de savoir-faire et de transmission, que continuera peut-être d’écrire Juliette, 21 ans, l’une des cinq filles de la famille.

Par Anne-Marie Cattelain-Le Dû / Crédits photos : © Bruno Suet / © Mathieu Garçon

Votre « signature archi » ?
Classique, intemporelle, élégante, sur mesure, incluant les nouvelles technologies, en accord avec un art de vivre contemporain. Je cherche à conserver l’authenticité du bâti, le charme de l’ancien, ou à le retrouver comme s’il n’y avait pas eu de restauration. Je repense les circulations, je rends les espaces fluides. Il est important que le visiteur qui entre dans un habitat transformé comprenne d’emblée le plan, la logique de la distribution des pièces. Ma mission est de « faire repartir des maisons pour 200 ans » en répondant au mode de vie actuel.

Des chantiers en cours ?
Nous avons de nombreux projets. Parmi eux, le Domaine de Chalamon, dans les Alpilles, belle bastide du XVIIIe siècle que nous transformons après le Domaine de Fontenille, à Lauris, et le Domaine de Primard, à Guainville, en collaboration avec Frédéric Biousse et Guillaume Foucher, pour leur collection d’hôtels. Dans le Luberon, nous travaillons sur Les Ramades, où ma mère, Dominique Lafourcade, avait créé les célèbres jardins, et, en parallèle, sur le Domaine du Canadel, à Brignoles, dans le Var, lui aussi restauré dans les règles de l’art par mon père au cours des années 1990. Je dois l’adapter au mode de vie actuel pour des VIP étrangers et célèbres, dans le respect des lieux.

Votre plus beau projet ?
J’aime passionnément mon métier, j’éprouve un intérêt grandissant à optimiser chaque espace, réfléchir au concept, correspondre à la façon de vivre de mes clients. Je dirais qu’un projet est beau dès lors que ses propriétaires renouent avec le bonheur de l’habiter. Constance et Lawrence Slaughter, du château de Mille, à Apt, viennent ainsi de prendre possession du plus ancien domaine viticole du Luberon, radicalement repensé avec la création d’un sublime escalier, la restauration d’un chai de dégustation et la construction d’une nouvelle cave.

Une réalisation un peu folle ?
Restaurer le château de Miraval a été incroyable, un vrai défi technique. Tout comme la transformation en sept mois du château de Berne, Relais & Châteaux 5-étoiles, afin qu’il ouvre pour la saison estivale ! Construire un spa de 800 m2, modifier les bâtiments, créer une école de cuisine et une cuisine professionnelle, une salle de réunion, repenser entièrement l’arrivée et les accès… Deux challenges relevés à grande vitesse… et j’aime ça !

Aquarelle du château de Miraval (Var) réalisée par Alexandre Lafourcade lors de la rénovation.

La plus belle architecture ?
Celle du XVIIIe siècle, et des beaux hôtels particuliers comme l’hôtel de Caumont, à Aix-en-Provence.

Un objet fétiche ?
La voiture de course que je conduis, car je suis aussi pilote. Je fais partie d’une écurie de course, Lamo Racing Car. Je retrouve un équilibre avec ce sport de vitesse, et des similitudes avec l’architecture : rien ne doit être laissé au hasard.

Alexandre, pilote, entre en piste à Lédenon. © Bruno Suet

Article paru dans le numéro 164 de Résidences Décoration.

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