Depuis 1878, la maison Jules Pansu tisse son savoir-faire, son expertise et sa créativité dans l’univers de la tapisserie française, proposant des créations d’exception, toujours en phase avec l’air du temps. Une belle histoire qui s’écrit en famille.
Texte Anne-Louise Sevaux
Depuis 1878
Chez les Pansu, on travaille depuis toujours, ou presque, dans le textile. Jules Pansu lui-même a grandi dans le tissage familial en Isère, avant de parfaire son savoir-faire à Lyon, au sein d’une fabrique d’étoffes d’ameublement. C’est en 1878 qu’il fonde son entreprise à Paris.
Panneaux décoratifs, tapis d’art… Son talent est vite reconnu et le succès ne tarde pas à venir. En 1911, la maison Pansu fait construire un immeuble rue du Faubourg Poissonnière pour y installer son siège social. Jules Pansu imaginait-il qu’un siècle plus tard, l’entreprise n’aurait changé ni de nom, ni d’adresse ?
Savoir-faire et innovation
Dès la fin du xixe siècle, les fondations de l’entreprise étaient déjà posées : savoir-faire, précision, créativité et innovation. Il y a toujours eu, au sein des ateliers Pansu, des artisans d’exception, dont certains Meilleurs Ouvriers de France (MOF). « Ils ont toujours contribué au développement de l’entreprise », explique Guillaume Pansu, aujourd’hui codirecteur aux côtés de son frère Sébastien. Actuellement, la maison Pansu compte deux MOF dans son équipe de quatorze ouvriers. Et depuis 2012, l’entreprise est également labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant.

Une histoire familiale
Cette quête d’excellence, l’entreprise la doit aussi à son environnement. Lorsqu’en 1926, le fils du fondateur, Jules Pansu (deuxième du nom), alors à la tête de l’affaire, installe les ateliers dans le Nord, à Halluin, il choisit un berceau textile bouillonnant et stimulant. Là encore, l’adresse n’a jamais changé. Et c’est ainsi que les générations Pansu se succèdent, sans jamais interrompre le doux rythme des métiers à tisser.
La force de la famille
C’est aujourd’hui la cinquième génération qui dirige l’entreprise. Mais Guillaume Pansu l’assure : « Nous n’avons jamais été contraints de travailler dans l’entreprise. Nous avons toujours été libres de choisir notre voie. » Pourtant, l’attachement à l’histoire familiale finit par rattraper chaque génération, l’une après l’autre. Et depuis près de 150 ans, « travailler en famille, c’est presque une évidence ! » La normalité, chez les Pansu.


Une histoire qui séduit aussi à l’international : « On vend davantage une histoire et un savoir-faire qu’un simple produit, surtout auprès de nos clients étrangers », observe l’arrière-arrière-petit-fils du fondateur.
La peinture en héritage
En 2009, la maison Pansu initie une collaboration avec une autre famille illustre : les héritiers de Picasso. C’est le début de la collection Artistes. Les chefs-d’œuvre du peintre se déclinent alors en coussins et tapisseries d’une qualité remarquable. « Notre savoir-faire nous permet de transposer au mieux l’œuvre originale sur un coussin ou une tapisserie. » Reliefs, coups de pinceau, jeux de matières… Plus qu’un hommage, le tissu révèle et sublime certains détails des tableaux.
Cette rencontre Pansu-Picasso n’était qu’un point de départ. Aujourd’hui, la maison signe de belles collaborations avec des artistes d’hier, comme Miró ou Magritte, mais aussi avec des talents contemporains tels que Jean-Charles de Castelbajac ou Ara Starck.

Les enjeux de demain
« Continuer à faire ce que l’on sait faire, tout en restant moderne et actuel », tel est l’enjeu de la nouvelle génération selon Guillaume Pansu. Avec, notamment, la volonté de « dépoussiérer la tapisserie traditionnelle, qui revient peu à peu dans les projets d’architectes ». La maison Pansu suit cette tendance de près. Autre ambition : développer la vente de tissu au mètre, notamment pour l’extérieur. À ce sujet, de belles nouveautés devraient voir le jour très prochainement !
Repères
1878 : création de la maison Jules Pansu.
1926 : acquisition de sa manufacture située à Halluin dans les Hauts-de-France, berceau de la tapisserie depuis le Moyen Âge.
À partir de 2009 : premier tisserand à obtenir des droits d’adaptation des œuvres de Picasso et Miró sur tapisseries Jacquard.
2012 : la maison est labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), label d’État récompensant les savoir-faire traditionnels et industriels d’excellence.
2015 : la cinquième génération fait son entrée dans l’entreprise familiale.
2017 : collaboration avec Jean-Charles de Castelbajac.
Article paru dans le numéro 183 de RD – Résidences Décoration.




