Biennale Design Saint-étienne : il y est question d’hier mais surtout de demain

Créée en 1998 par Jacques Bonnaval, la Biennale internationale Design Saint-Étienne 2025, 13e du nom, remet le designer au premier plan et questionne sur les ressources utilisées aujourd’hui pour préparer l’avenir. 

Texte Cécile Olivero 

C’est sur plus de 3 600 m2 et deux lieux d’exposition (La Platine – Cité du Design d’un côté, toute de verre et d’acier, et Les Halles Barrouin, récemment réhabilitées de l’autre) que ce rendez-vous incontournable offre, jusqu’au 6 juillet, une vision à 360° sur le design à travers le monde. Le thème 2025 ? « Ressource(s), présager demain ». Ou comment, face aux défis environnementaux, le designer, lui-même une ressource, dessine-t-il le monde à venir.

On entre dans la Cité du Design par La Platine, gigantesque bâtiment de triangles de verre et d’acier, long de 200 m, signé Finn Geipel et Giulia Andi, de l’agence LIN. © C.Pierot

Une scénographie engagée

« Je voulais que le visiteur se laisse guider par son propre regard et non par un sens de visite, précise Joachim Jirou-Najou qui a signé la scénographie de cette Biennale. Les neuf expositions présentées aux Halles Barrouin, formalisées en neuf plateformes, donnent à autant de designers invités l’occasion de s’exprimer autour du thème de la ressource. »

L’Arménie en guest

À La Platine – Cité du Design, on découvre le travail d’une quinzaine de créateurs arméniens, dans une scénographie de Normal Studio. Saint-Étienne étant jumelée depuis peu avec Kapan, une ville du sud de l’Arménie, le pays et sa création contemporaine ont tout naturellement été invités. Le droit de rêver, une expo qui invite à redécouvrir la philosophie de Gaston Bachelard via de courts textes, donne à voir le fruit du travail des étudiants de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne, réalisé dans le cadre de workshops, avec 16 designers nationaux et internationaux.

Des expos en écho

Inscrite dans la thématique de cette Biennale, matali crasset, avec Nos pieds d’argile, propose d’aller vers un design utile, toujours ancré dans notre quotidien (jusqu’au 11 janvier 2026 sur le Site Le Corbusier).

The Chair Project s’insère dans une série conçue par l’IA et fabriquée par l’homme. Une pièce réalisée en collaboration avec le designer Mikkel Mikkelsen.
Avec Erevan – Rosée, d’Hripsime Simonyan, l’exposition rend hommage à l’une des figures de proue de l’époque moderniste arménienne.
Avec Nest #6, hôtel à insectes en grès émaillé, Raphaël Emine propose une incursion onirique dans l’univers du vivant. © Luc Bertrand
Des kimonos qui se transforment en nappes de pique-nique, l’une des créations lors du workshop La(Ma) boîte à outils, Esad Saint-Étienne, 2024. 

3 questions à… Éric Jourdan

Directeur général de l’EPCC Cité du Design – Esad Saint-Étienne et commissaire général de la 13e Biennale internationale Design Saint-Étienne.

En quoi cette édition 2025 est-elle un retour aux sources ?

Elle l’est, dans le sens où elle propose de montrer un très large panorama d’objets, ce qui était le cas des premières éditions. Des objets venant d’horizons différents mais également de systèmes de production très éloignés, des pièces uniques, comme des produits très industriels.

Outre la mise en lumière de la Création avec un grand C, cette Biennale 2025 a-t-elle pour ambition de mettre le design à la portée de tous ?

Oui, elle s’adresse vraiment à tous les publics. Le design, à l’origine, se devait de concevoir des objets bien dessinés et bien fabriqués pour le plus grand nombre. Le thème des ressources est aussi une question qui nous concerne tous. La polysémie du mot ouvre de nombreux horizons. Dans quelles ressources devons-nous puiser pour imaginer demain ?

Quels sont les objectifs de l’Esad Saint-Étienne, que vous qualifiez d’ambitieux ?

L’objectif le plus ambitieux reste de permettre à nos étudiants de développer une écriture singulière grâce à laquelle ils pourront s’insérer dans des milieux professionnels très variés, et plus particulièrement dans l’industrie qui recherche de plus en plus des profils venant de nos écoles d’art et design.

Article paru dans le numéro 182 de RD – Résidences Décoration.

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