The Brando, l’ombre de Marlon 

1962, Marlon Brando tourne, en Polynésie, Les Révoltés du Bounty de Lewis Milestone et Carole Reed. Il tombe amoureux de sa partenaire Tarita et de l’atoll de Tetiaroa. À 15 minutes en avion de Papeete. Un autre film, réel cette fois, démarre.

Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû

Un an après avoir acheté à Marjorie Berchel, veuve du consul d’Angleterre, l’atoll de ses rêves, Brando déclare : « Je veux construire ici, un lieu 100 % écologique, accessible aux savants, aux écrivains, aux penseurs, aux agriculteurs, aux pêcheurs, pour y inventer un nouvel art de vivre en harmonie avec la nature. » Têtu, il n’écoute pas l’architecte choisi qui lui déconseille de bâtir au vent. En 1985, un cyclone balaie les quelques bungalows qui accueillent sa famille et des hôtes de passage. Cinq ans plus tard, un drame familial retient Brando à Los Angeles. Il ne reviendra plus jamais sur son atoll mais continue de se préoccuper de l’avenir de ces motus où vit, en homme des bois, son fils Teihotu. En 2006, deux ans après la mort de Brando, Richard Bailey, Dick pour les intimes, proche de l’acteur, PDG du groupe Pacific Beachcomber, avec l’accord des dix héritiers de Marlon, décide de réaliser les rêves de la star. Avec le savoir-faire de Jean-Jacques Picard, architecte et Gilles Leborgne, décorateur, il implante sur le motu de Onetah, un hôtel 100 % vert : toits en pandanus, bois et matériaux locaux, en priorité, galets polis sur le sol des salles de bains, énergie solaire, etc.

À Tetiaora, unique île basse des îles du Vent, Marlon, vivait à la polynésienne, heureux, jusqu’à ce qu’en 1990, il regagne Los Angeles, où il mourut en 2004 sans revoir son atoll. © DR
Cachées dans la végétation, les villas, quelle que soit leur taille, regardent l’océan Pacifique, au-delà de leur piscine privée. © Romeo Balancourt
Clins d’œil de Gilles Leborgne, architecte d’intérieur, bois flotté, bois exotiques précieux, estampes, pagaies, galets, etc., pour que chaque villa vibre de notes polynésiennes. © DR
Toutes les villas donnent directement sur l’une des baies de Tetiaora. Meilleure heure teintée de rose pâle au soleil levant pour nager seul avec les tortues, admirer les oiseaux sur le sable…  © Boby

Le 1er juillet 2014, dix ans exactement après la disparition de Marlon, Dick inaugure le resort doublé de bâtiments et de laboratoires pour inviter en résidence, des spécialistes, des scientifiques, des étudiants, des artistes, des écrivains. Certes, les villas éparpillées sur la baie des Sirènes au sud et la baie des Tortues à l’ouest, bruissent souvent d’autres échos qu’intellectuels. Quoique, le 15 mars 2017, Barack Obama s’y installe, un mois, pour écrire ses mémoires. Et, au-delà des restaurants, du bar, des tennis, du spa en forme de nids d’oiseaux, Tetiaroa Society finance les laboratoires, les recherches et les écrits (pas celui de l’ex-président américain), veille sur toutes les espèces sur terre et sur mer, forme des guides pour accompagner les clients. Fidèle à la volonté de Marlon.

Informations pratiques

Voler. Avec Air Tahiti Nui via Los Angeles, à partir de 1 590 €, A/R en Éco, et
de 5 500 € en business. Excellent service, excellentes cabines. Payable en plusieurs fois. airtahitinui.com. Puis Air Tetiaroa. Aucun jet privé ne peut se poser
à Tetiaroa, mais l’hôtel affrète, à la demande, un hélicoptère.

Séjourner. The Brando innove en étant le seul cinq-étoiles, et l’un des plus beaux du Pacifique, à pratiquer le « all inclusive ». À partir de 4 600 € par jour, pour deux. thebrando.com

Y aller. Kuoni Émotions kuoni.fr/emotions

Article paru dans le numéro 182 de RD – Résidences Décoration.

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