« C’est un mouvement né dans le champagne d’une paix retrouvée », déclarait Francis Scott Fitzgerald à propos de l’Art déco. Après les années de guerre, place à la renaissance, à l’insouciance, à la modernité, dans l’architecture, le design et l’art en général.
Texte Cécile Olivéro / Photo de couverture Ludwig Favre
La date clé
1925. Le mouvement connaît ses prémices dès 1908, mais explose réellement avec la Première Guerre mondiale, pour arriver à son apogée dans les années 1920, avant de décliner dans les années 1940. Il doit son nom à l’Exposition internationale des arts décoratifs de Paris de 1925, qui consacre un style nouveau dans le bâtiment, le mobilier ou encore l’art pictural.
Protagonistes
En France, le mouvement est porté par les décorateurs André Mare, Louis Süe et Jules Leleu. On retrouve aussi les architectes Robert Mallet-Stevens et Charles Palmero (à qui l’on doit l’hôtel Martinez, à Cannes), l’illustrateur de mode et décorateur Paul Iribe (qui croqua les robes de Paul Poiret), l’ébéniste lyonnais André Sornay, les artistes peintres Sonia Delaunay et Tamara de Lempicka… Tous ont contribué à écrire la grande et la petite histoire de l’Art déco.
Iconiques
La salle à manger Art déco signée André Mare, exposée au musée des Arts décoratifs de Paris, et quelques bâtiments emblématiques de la capitale, dont le théâtre des Champs-Élysées et la piscine Molitor.
Matériaux
Si le béton armé reste son matériau de prédilection côté architecture (on parle souvent d’« architecture blanche »), l’Art déco multiplie les possibilités : artistes et artisans utilisent les bois précieux, comme l’ébène, mais aussi le galuchat, le lapis, l’amazonite, l’ivoire, le quartz, la corne rose… La céramique, le verre et le fer forgé sont à la mode ; verrières, portes vitrées, portails, garde-corps et grilles témoignent du talent de maîtres en la matière.
Philosophie
En réponse à l’Art nouveau et à son esthétique chargée, l’Art déco prône l’épure et la géométrie, les compositions classiques et la symétrie. Il refuse les angles droits, privilégie les pans coupés, casse la monotonie d’une façade avec des bow-windows et la décore de motifs spiraux et floraux. Ses détracteurs lui reprochent ce qu’ils nomment son « style paquebot ».
Pour aller plus loin
Incontournable, le musée des Arts décoratifs de Paris présente une sélection de 6 000 pièces allant du Moyen Âge à l’Art déco. Paris Balade (parisbalade.fr) organise, à la demande, un parcours dans la capitale, durant lequel, confortablement installé dans une voiture de collection, le visiteur découvre quelques-uns des plus beaux exemples de l’architecture Art déco (l’atelier Ozenfant, l’immeuble Molitor, la villa Guggenbühl, le lycée Camille-Sée…). Enfin, chaque année, le Printemps de l’Art déco met en lumière le riche patrimoine des Hauts-de-France, à travers des visites, des ateliers… (coeurdepicard.com).
Article paru dans le numéro 173 de Résidences Décoration.
