Que ce soit pour abriter une suite parentale, un bureau ou un home cinéma, on peut avoir besoin d’espace supplémentaire. Selon la configuration de la maison, il est possible d’aménager les combles ou de créer une extension. Explication.
Texte Bénédicte Le Guérinel / Photos Agathe Tissier, Mereo – Alexis Long, Guillaume de Laubier
Aménager les combles
Pour rendre des combles habitables, il convient souvent de les modifier. La première question à se poser est celle du type de charpente auquel on a affaire. Dans le cas d’une charpente traditionnelle comme celles que l’on trouve dans les greniers des bâtisses anciennes, il faut parfois reprendre la ferme pour supprimer des poutres qui pourraient entraver le volume. Il faut ensuite ajouter des jambes de force et créer un entrait haut boulonné. Souvent, il est également indispensable de revoir la planéité du sol, dont le bois a pu se déformer dans le temps. Avec une charpente américaine (également appelée charpente industrielle ou à fermettes, c’est-à-dire en forme de W), celle-ci doit être entièrement reprise : il est nécessaire de dégager tout le volume (il y a un généralement un W tous les 60 centimètres), de reprendre les charges différemment, de renforcer la charpente, voire de créer un sol soutenu par des poteaux s’il n’y a pas de murs porteurs. Attention, tous les charpentiers ne sont pas capables de faire ce travail, qui nécessite un savoir- faire particulier.
Lorsque des combles sont trop bas pour y créer une vraie pièce, surélever la toiture peut s’avérer une bonne solution. Cela signifie rehausser les murs et/ou changer la pente du toit si celui-ci est trop plat. Ce sont de gros travaux, donc, mais qui peuvent être une solution judicieuse lorsque l’on n’a pas la possibilité de créer une extension.
Une bonne isolation est essentielle pour obtenir une pièce agréable à vivre en toute saison. L’idéal est d’isoler par l’extérieur, technique grâce à laquelle le volume intérieur ne subira aucune
modification. Elle supprime aussi les ponts thermiques et limite les nuisances dues aux travaux si la maison est habitée. L’ITE (isolation thermique par l’extérieur) permet également de garder la charpente apparente, un atout dans une demeure de caractère. Si l’on isole les combles par l’intérieur, le challenge est de conserver le plus possible le volume habitable. Il est conseillé de choisir un isolant avec un faible coefficient d’isolation thermique et un coefficient de résistance thermique (R) élevé, pour rationaliser au maximum l’épaisseur de l’isolant.
Créer une pièce dans les combles oblige aussi à penser à l’accès, ce qui peut s’avérer compliqué car on n’a pas toujours le choix de l’emplacement pour l’escalier – il faut parfois changer la fonction d’une pièce pour y placer le départ de ce dernier. Si l’endroit idéal se trouve dans une chambre, on peut alors envisager de la transformer en bureau. La clé, pour un escalier réussi, est de donner l’impression qu’il a tou- jours été là.
Créer un extension
Une extension attenante repose sur une dalle en béton. Elle est le plus souvent accolée au bâti existant. Mais il est également possible d’envisager une extension
verticale, totale (sur toute la maison) ou partielle, ou bien une extension non attenante afin de créer un studio indé- pendant, un bureau pour une activité à domicile ou un atelier dans le jardin. Les extensions à toit plat présentent certains atouts : cela coûte moins cher qu’une toiture classique dans un projet d’extension, évite d’avoir un espace inutile sous le toit (combles perdus…) et apporte une diversification architecturale marquée pouvant donner du cachet à la propriété.
En termes de matériaux, l’extension peut être construite en bois, en parpaings, en métal, en brique ou en béton cellulaire. Le bois est rapide à monter et sans temps de séchage. C’est un matériau solide, chaleureux et écolo- gique, qui offre une bonne isolation thermique. Le parpaing est facile à monter et très solide, mais il nécessite des fondations solides. Le métal est moderne et design ; sa structure est autoporteuse. Il offre de grandes pos- sibilités architecturales. Facile à monter, la brique est solide, légère et durable. Mais elle doit être doublée pour éviter les ponts thermiques (sauf en cas de briques alvéolaires). Le béton cellulaire est facile et rapide à monter. Il offre un bon confort acoustique et une isolation performante. C’est un matériau léger et écologique.
Faire entrer la clarté
Les fenêtres de toit font pénétrer davantage de lumière naturelle dans les pièces que les lucarnes et autres fenêtres verticales. Quand c’est possible, associer les deux types de fenêtres permettra, grâce à un effet de tirage, de ventiler plus efficacement l’espace et de bénéficier d’un air intérieur plus sain. Il est possible d’assembler plusieurs fenêtres de toit afin de créer un effet verrière, qui baignera largement la pièce d’une belle lumière zénithale et la fera paraître plus grande et plus chaleureuse.
Pour une extension à toit plat (pente de moins de 15°), on le sait moins mais il existe des fenêtres spécifiques, proposées en version fixe ou ouvrante. Les fenêtres coupoles représentent la solution la plus économique. Elles sont dotées d’un dôme en polycarbonate ou en acrylique particulièrement résistant aux chocs. Elles sont très isolantes phoniquement et thermiquement. Les fenêtres courbes, quant à elles, ont un vitrage extérieur incurvé, résistant à la grêle et qui laisse s’écouler l’eau de pluie, limitant les salissures qui peuvent gêner l’entrée de la lumière. À la fois solides et minimalistes, elles offrent d’excellentes performances thermiques et acoustiques. Enfin, les fenêtres planes – tout comme les courbes – sont discrètes et élégantes. Leurs performances d’isolation sont excellentes tandis que le verre plat anti-grêle et sans cadre assure une parfaite intégration dans la toiture.
Avant toute installation de fenêtres, il vaut mieux se renseigner auprès du service urbanisme de la commune afin de savoir si l’on est soumis à des règles particulières, notamment à celles des Bâtiments de France si la maison se trouve dans un secteur classé.
01 – COMBINAISON.
Installer 4 fenêtres de toit en carré permet de créer un « esprit loft » et de faire entrer le ciel dans la maison. « MK04 », 78 x 98 cm, à partir de 236 €, VELUX®.
02 – ÉVOLUTIVE.
Véranda en aluminium à rupture de pont thermique totale, toiture en polycarbonate, verre ou pleine, peut évoluer dans le temps selon les besoins. Prix sur demande, Batiman.
03 – INGÉNIEUX.
Deux couchages en mezzanine ont pu être créés grâce à la belle hauteur sous plafond de la pièce, à des cloisons vitrées hautes et basses et à l’abaissement du sol. Réalisation de l’architecte Camille Hermand.
04 – SURÉLEVÉE.
Véranda extension à étage, technologie « Énergie » avec coulissants à levage, chéneau style architectural gris taupe granité. Prix sur devis, Renoval.
05 – À L’ANCIENNE.
Véranda en acier sur mesure à rupture de pont thermique, traitement anti-humidité appliqué sur les profilés, vitrages chauffants réglés par télécommande. 3 500 €/ m2 selon les équipements de confort choisis, Turpin-Longueville.
06 – BIEN INTÉGRÉE.
Extension-véranda abritant une cuisine avec coin repas, toiture composée d’un terrasson et d’une verrière centrale apportant beaucoup de lumière dans ce nouvel espace et dans le salon de la maison existante. 3 000 à 3500 € le m2, Arehal.
07 – ESPRIT ATELIER.
« Tourmaline », véranda en aluminium avec chevrons en épines, affleurant côté intérieur et laissant apparaître les profilés côté extérieur, ouvertures coulissantes en châssis à ouvrants cachés et rails encastrés. Prix sur demande, Technal.
08 – ULTRA-ISOLANT.
« Isoconfort 35 Kraft 300 mm », premier isolant pour combles en laine de verre avec lambda 35 et résistance thermique de 8,55 m2.K/W en simple couche. Répond aux exigences RE 2020. 30 à 35 €/m2, Isover.
09 – PLEINE VUE.
« Extanxia » finition « Habitat », extension avec plafond en placoplâtre et puits de lumière à contrôle solaire renforcé, vitrages ultra-performants, toiture monopente ou diamant. Sur devis, Concept Alu.
10 – INTIMISTE.
Parti pris foncé pour la rénovation de ces combles avec une peinture bleu nuit contrebalancée par des meubles en bois clairs et de nombreux coussins. Réalisation studio architecture et décoration d’intérieur Maison Sarah Lavoine.
Article paru dans le numéro 165 de Résidences Décoration.