Chez Sarah Lavoine

Tous les ans ou presque, la décoratrice éprouve le besoin de changer de résidence. Sans quitter le quartier Saint-Honoré, à deux pas de la place Vendôme. Dernière escale, un duplex de 150 m2, rue d’Alger, sous les toits. Signé Sarah Lavoine, forcément.

Dans une vie antérieure, je devais être nomade car j’adore déménager, concevoir un nouveau lieu, l’organiser, l’habiter pour mieux le quitter quelques mois plus tard. A peine installée ici, au coeur de mon QG, près de mes bureaux, de mes boutiques favorites, comme Colette, de ma coiffeuse, de mon coach, j’épluche déjà les annonces immobilières du quartier, dans un rayon de 150 m, pas plus.

Docile, sa tribu, ses trois enfants et son mari chanteur Marc, lui emboîte le pas. « Mais je sais que tous risquent de se lasser, même si ma fille et mes fils gardent les mêmes écoles, les mêmes copains, les mêmes repères. » Outre la situation géographique en plein coeur du premier arrondissement, Sarah Lavoine privilégie avant tout les appartements haut perchés, style loft, inondés de lumière, ouvrant sur le ciel de Paris.

La clarté, la distribution des pièces, les poutres de celui-ci m’ont conquise d’emblée. Il n’y avait aucun gros oeuvre à entreprendre, même l’escalier métallique qui grimpe du cinquième au sixième étage, était là. Juste à poser nos valises après un coup de peinture.

Déménager, léger comme le vent

Un des secrets de cette quarantenaire toujours en mouvement, toujours entre deux projets, ne pas s’encombrer de meubles, de gros objets, de lourdes tentures, « habiller les murs de couleurs judicieusement choisies qui occupent et structurent l’espace. Avec un faible pour le “Bleu Vintage” et le “Rose Rose” que j’ai créés et déposés, qui soulignent le sol en parquet médium compact uniformément blanc. Quelques tissus colorés, tapis, coussins, jaune et noir, voilà ! le tour est joué.

Je ne m’attache pas au mobilier, je préfère au sens propre changer de décor, le composer en fonction des lieux mais aussi de ce qu’est ma famille à un moment T, famille qui prend part aux décisions. Roman, notamment, mon fils de 7 ans, aime feuilleter les catalogues, les nuanciers, marier les teintes. Quant à moi, je fréquente les ventes aux enchères réelles et sur Internet, les brocantes, les marchés aux puces. J’éprouve un vrai plaisir à dénicher des miroirs, des sculptures, des photos, des pièces de designers plus ou moins connus que je mixe avec ce que j’ai. Puis je m’amuse à accrocher différemment ce qui me suit de maison en maison : quelques photos, quelques tableaux. Il suffit de peu de chose parfois pour modifier le style d’un appartement. Ainsi ici, j’ai disposé des miroirs dans chaque embrasement de fenêtre pour donner davantage de profondeur à chaque pièce. C’est une astuce facile et peu onéreuse, une amusante illusion d’optique.

 

Chacun de ses appartements personnels, chacune de ses maisons sont pour Sarah Lavoine des esquisses, des cahiers de tendance, de croquis pour exprimer son talent, concrétiser ses idées, affirmer sa patte, avancer. Et réaliser des projets d’envergure.

La Compagnie hôtelière de Bagatelle vient de me confier la décoration de son futur Cinq étoiles quartier Saint-Roch, le mien. Parallèlement, j’ai débuté le chantier d’un resort de luxe en Martinique, au Diamant. Deux nouvelles aventures qui me passionnent et comblent mes envies de bouger, de voyager.

Publié dans Résidences Décoration numéro 122

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